Scène : rideau d'origine - Agrandir

 

 

 

Echos

 

Victor Grasland

1973

 

Soixante et quelques années plus tard...

 

J'avais tout juste onze ans quand des mains bienveillantes mais fermes m'installèrent dans ce wagon de troisième classe en gare de Fougeray-Langon : le train en partance m'emmenait en pension… pour sept ans.

 

Mille souvenirs me reviennent des quelques années en pays langonnais qui précédèrent ce départ, parfois bien nets, souvent diffus. Paradoxalement il en est un auquel je tiens tout particulièrement, bien que n'y ayant personnellement jamais participé : j'ai nommé la "Troupe des Menhirs". Certainement parce que notre mère s'y impliqua avec bonheur après le décès de notre père survenu en 1946. Autour de cette association théâtrale régnait une ambiance familiale, une atmosphère conviviale et chaleureuse que les soirées de représentations menaient à leur paroxysme. Les souvenirs de cette époque ont souvent peuplé mes pensées de manière plus ou moins subliminale comme alors cet environnement imprégnait mon âme d'enfant de parfums à la fois enivrants,  idylliques et mystérieux.

 

Soixante ans après ce départ m'est venu l'envie, le besoin même, de revenir sur cette "entreprise" et plus exactement sur son origine. (Je n'ai pas l'intention, en effet, de faire l'historique d'une histoire qui continuera de nombreuses années… toujours sans moi.) Je suis donc allé – et je continue, non sans mal– à la recherche d'éléments tangibles auprès des dernières personnes, peu nombreuses, actrices de cette période héroïque... et d'autres un peu moins âgées (comme moi) à la mémoire moins atteinte... :

                                               Voici les premiers résultats de ces recherches.

                                                                                          A.D.

- Chronologie  -         1920 A une époque antérieure.

- 1938 Salle St Michel          - Troupe des Menhirs : 1)1946-1956 - 2) Années 50/60 - 3) Années 70/80

Un premier élément intéressant concerne la salle St Michel baptisée beaucoup plus tard, sans doute sous la popularité croissante de la troupe éponyme, salle des Menhirs.

Il s'agit de la délibération du Conseil Municipal de Langon datant du 20 février 1938 donnant autorisation au Recteur Jean Gautier de construire sur le terrain municipal, dans les jardins du presbytère, une salle destinée aux œuvres paroissiales.                                                      -           Cliquer pour l'agrandir sur le document A à droite -

Le deuxième document est un avenant au bail signé entre la mairie et le Recteur Gautier datant du mois de juin 1938. Le bail initial concernant le presbytère date de 1934; l'avenant précise que la salle destinée aux œuvres paroissiales inclus cette dernière - donc terminée - dans les prétentions de la mairie à récupérer ses biens.  - Voir document B

La construction de cette salle paroissiale fut donc "rondement" menée puisque édifiée en l'espace de quatre mois, avec la participation bénévole des paroissiens qui donnèrent de leur temps et fournirent gratuitement la plupart des matériaux; tous les corps de métiers présents sur la commune et concernés par cette entreprise apportèrent gracieusement leurs compétences et mirent la main à ma pâte.  Seul le gros œuvre fut confié à des entreprises spécialisées.

- La salle fut officiellement inaugurée et bénie le 27 novembre 1938 : Lire -

 

                                                                     

1939 (Agrandir)

 

Bien entendu cette salle paroissiale, baptisée Patronage Saint Michel, était destinée en priorité aux enfants des écoles qui rapidement se l'accaparèrent et avec l'aide des enseignants et le concours du clergé surent l'utiliser pour ce qu'elle présentait de particulier : un espace comportant deux travées de siège faisant face à une scène et des coulisses où l'expression théâtrale apparaissait comme une finalité évidente... sans doute ainsi conçue par la volonté de ses promoteurs pour une telle utilisation.

Rapidement l'usage ainsi défini donna l'occasion aux enfants, acteurs en herbe, d'exercer leurs talents par des productions hollywoodiennes comme nous le montre le document ci-contre datant de 1939.

Et de fil en aiguille, les adultes, déjà fort impliqués par la construction de l'édifice, décidèrent eux aussi - certainement sous la houlette du vicaire du moment l'Abbé Grasland - de se lancer dans la comédie et d'utiliser cet espace dont ils étaient tous parties prenantes.

Suite à divers témoignages, et par recoupement, il s'avère que l'Abbé Victor Grasland, vicaire à Langon de 1933 à 1941 fut l'un des principaux instigateurs, et de l'édification de la salle de patronage, et de sa conception en salle de spectacle. Aussi, son investissement personnel et son implication dans l'activité théâtrale ne fait aucun doute : assertion étayée selon diverses sources.

- D'après de nouveaux documents, il apparaît que cette activité théâtrale fut soutenue de longue date par le clergé et plus particulièrement les vicaires, comme l'abbé Boutier après la guerre de 14-18 - Bulletin paroissial de novembre 1967 -

Cependant, il n'eut guère le temps de mettre à profit ses talents d'organisateur dans cette nouvelle salle, puisque tout juste trois ans après la mise en place de ce projet, il était nommé dans une autre paroisse (Paramé)*. Il fut remplacer par l'Abbé Marcel Pautonnier qui n'aura pas les mêmes qualités en la matière et ne donnera pas les mêmes priorités à son ministère... et encore moins l'Abbé Migot qui succéda en 1947 comme Recteur à l'Abbé Gautier.

* Mes dernières investigations permettent de supposer qu'il eut même très peu l'occasion de profiter de cette nouvelle structure sa mobilisation sous les drapeaux ne lui en ayant donné guère le temps.

L'Abbé Grasland, après ses diverses affectations : vicaire à Paramé (1941-1948), puis Recteur à Chanteloup (1948-1959), La Bouëxière (1959-1968), Miniac-sous-Bécherel (1968-1976) se retira à Langon où il décéda le 9 Avril 1982. Tous les Langonnais, nombreux, très nombreux, qui ont joué sur les planches de la salle des Menhirs lui doivent reconnaissance et gratitude !

Abbé Victor Grasland -Vicaire

Comme le montre cet article de Ouest-Eclair d'avril 1944, il apparaît que la Troupe Théâtrale Langonnaise poursuivit son activité y compris durant la guerre de 39/45.

Même si l'on peut imaginer logiquement qu'il y eut une interruption au tout début du conflit, et jusqu'à la débâcle de 1940, comme au niveau nationale et plus particulièrement dans les théâtre parisiens, la Province n'était pas en reste; les Langonnais, malgré l'Occupation des Nazis, continuent d'aller au théâtre comme la plupart de leurs concitoyens de l'époque.

"Les théâtres conservent leur rôle de propagateur du patrimoine français, car les Allemands reconnaissent que laisser les français se divertir est une bonne politique".

Donc en 1944 : " La Vieille Fille, Jeanne d'Arc à Domrémy" de Lucie Paul-Marguerite

 

1947 - La Porteuse de Pain

 

L'Histoire

Agrandir et découvrir les noms des acteurs

Voir ci-dessous Distribution

 

Agrandir

 

Suite au départ de l'Abbé Grasland il fallait faire perdurer cette entreprise devenue institution à Langon depuis des lustres. René Ablain et André Trémoureux en tête décidèrent donc de créer une nouvelle association qu'ils baptisèrent "Troupe des Menhirs" en référence au célèbre cromlech des Demoiselles - Ici je ne m'aventurerai pas à donner des dates précises pour l'instant, n'ayant pas encore réussi à trouver certaines archives... mais cela a-t-il vraiment une importance ? - Toujours est-il que l'association forte de nombreux acteurs prit de l'ampleur et rapidement acquis en même temps qu'une qualité indéniable une notoriété certaine. Qui à Langon ne jouait pas dans la "Troupe des Menhirs" ? Il n'est que de s'attarder sur la scène en marge de cette pièce "La Porteuse de Pain" jouée en 1946 : bourrelier, fermier, boucher, marchand de pommes, employés, ouvriers, buraliste... se côtoient; et il ne s'agit là que d'un tableau. Étaient parties prenantes, et le boulanger, et la fermière, et la coiffeuse, et l'institutrice, et l'écolier ou l'écolière, et... revoir certaines photos ou programmes avec la distribution des rôles donne la réelle impression que chacun des membres de la communauté langonnaise avait son emploi à un moment ou à l'autre. Et ceux qui ne jouaient pas étaient soit à la technique - avec André Laigle comme technicien en chef - ou à l'intendance... à se demander s'il restait encore quelques autochtones pour payer sa place et remplir les sièges des spectateurs ! Ce qui est certain, c'est que dans ce cadre convivial et ludique, où les amitiés s'ancraient, des couples se formèrent, le fil des ans en fit la démonstration - vous remarquerez, entre autre, en consultant les listes de distribution des rôles dans les deux pièces ci-dessous qu'entre 1948 et 1953 Thérèse Dugué était devenue Madame Laigle - toute la communauté naviguait sur le même bateau, ce n'était qu'une seule et même famille. Idyllique ?... en tout cas c'est bien l'impression qui marqua mon enfance.

Toujours est-il qu'il n'y avait pas d'exclus, les soirées de représentations étaient des soirées de fêtes pour tous. Même les entractes donnaient à certains l'occasion d'animations inédites. J'entends encore entre deux levers de rideau Madame Renouard (première épouse d'Isidore) nous bercer avec "La Mer" de Charles Trenet quand ce n'était pas Emile Tressel (fils) nous amusant avec une autre chanson à la mode de l'époque "Ca c'est d'la bagnole". Et il y avait toujours pour meubler les creux le gramophone qu'utilisait André Laigle pour les bruitages ou autres interventions sonores inscrits aux scénarios des pièces; une collection de soixante-dix-huit tours que nous connaissions par cœur : Patrice et Mario avec "Montagnes d'Italie" et "La Colline aux Oiseaux" ou "Le pas des patineurs" ou le "Corso blanc"  clic  par Edouard Duleu à l'accordéon... Que nous étions biens !

Gravure  couvercle boite d'aiguilles

du gramophone de la salle des Menhirs

(Archives de Michel Ablain)

Patrice et Mario

"La colline aux oiseaux"

 

Cliquer sur le

disque pour

écouter

 

 

Les 2 orphelines

- 1948 -

 

Distribution des rôles - Agrandir

 

Agrandir

 

 

 

Comtesse de Linières

Me Emile Dandé

 

Marianne

Thérèse Guérin

 

- Agrandir -

 

Les 2 Orphelines


 

 

 


Liste des pièces

-suite -

 

"Les Misérables "- Avril 1956

V. Hugo / Dubois (O.F. 19.04)

 

"L'Ange qu'on m'a donné "- Décembre 1956

Machard/Dajoigny (O.F. 13.12)

 

"L'esclave de l'amour" - Décembre 1957

-Auteur à préciser - (O.F. 11.12)

 

"Le Rhinocéros" - Février 1959

Eugène Ionesco

"Les Boulinard" - Février 1959

Ordonneau - (O.F. 24.02)

 

"Le Maître des Baumettes" - Janvier 1960

Edmond Luc - (O.F. 13.01)

Pour illustrer ces commentaires et cet historique, voici quelques documents et photos.

Et une liste non exhaustive ni chronologique de pièces jouées par la "Troupe des Menhirs"

au début de sa gloire :

 

La porteuse de pain  - 1947 -

de Xavier de Montépin

 

Les 2 orphelines - 1948 -

 d'Adolphe d'Enneryet Eugène Cormon

 

Ces Dames aux chapeaux verts  - 1948-49

de Germaine Acremant

Annonce Ouest-France + critique

 

Roger la Honte - 1949 -

  de Jules Mary - (O.F. 25.07.1949)

 

La roulotte aux sortilèges - 1949

de Jean des Marchenelles  -  (O.F. 26.11.49)

 

La Maison sous l'orage - 1950

E. Fabre - (O.F. 03.05.1950)

 

Le Maître des Forges -

de Georges Ohnet

 

Gai marions-nous - 1951

de Germaine et Albert Acremant (O.F.4 avril)

 

Les Oberlé -  Janvier 1952

de Edmond Haraucourt - (O.F. 9.1.52)

 

Santa Maria Goretti - 1952-53

de Monsieur le Chanoine Girard

Présentée 14 fois  :  critique 01  02

 

Le Rosaire - 1954

de André Bisson (O.F. 6/3/54)

/

Un bégaiement tenace - 1955

Comédie en 1 acte de Max Régnier.

----------------------------

Un médecin de campagne (O.F.21.04.55)

de Henri Bordeaux - 1955

 

Bulletin paroissial au fil du temps :

1956 - 1959 - 1968 - 1970 - 1971 - 1972 - 1973 -


Un moment de détente : Photo

Et il y en eut bien d'autres :

Ci-dessous échos des Bulletins Paroissiaux à diverses époques. - La Troupe des Menhirs au service des Ecoles Chrétiennes.


Jeannette Keravel / Thérèse Dugué Agrandir

)/

 

Gai marions-nous

             Agrandir               


Renée Chauvin


La Presse :

Gai marions-nous

Roger la Honte - 1949

 

Distribution  

Agrandir

 

Santa Maria Goretti

- 1952 -

 

Affichette publicitaire

Agrandir

 

A droite : Programme

Agrandir

 

Scénario - Agrandir

Distribution - Agrandir

Scène avec les enfants - Agrandir

 

Tableau Final : Apothéose

"La petite sainte dans sa gloire" - Agrandir


La roulotte aux sortilèges - Agrandir


La Presse en  a parlé :

 

"Ces dames aux chapeaux verts"

"Roger la honte"

"La Roulotte aux sortilèges"

La maison sous l'orage

Les Oberlé


Echos dans les "Echos... Bulletin Paroissial"

1949 (Avril)

    AU PATRONAGE

    La Troupe "Les Menhirs" toujours aussi dévouée pour la grande cause ; la subsistance de nos écoles chrétiennes, va nous donner dimanche prochain 8, le 15, le 26 mai à 3h. un spectacle comparable à "La Porteuse de Pain". En ce moment même  un artiste peintre nous fait de nouvelles toiles en vue de cette pièce. D'avance nous sommes sûrs que vous viendrez applaudir nos acteurs et actrices qui ont sacrifié de nombreuses soirées pour vous. - Ce sera "Roger la Honte" (Distribution) NDLR -

    Il sera prudent de louer ses places pour être bien placé dans la salle. - Voir Ouest-France : "Roger la honte"


1956

        THEÂTRE (Bulletin Paroissial -septembre )

        La troupe des Menhirs va de succès en succès. La dernière de ses œuvres : "Le Tic à Titine", n'a fait que mettre davantage en relief - s'il en était besoin ! - le talent de chacun. Une fois de plus, nous les remercions de se dévouer comme ils le font, - depuis longtemps - et avec le sourire toujours en faveur de leurs compatriotes qui - disons-le - n'en profitent pas assez. Il est normal qu'ils soient récompensés. C'est pourquoi nous les avons vu partir avec leur famille un beau matin d'Août vers le Val André, pour y passer une très agréable journée. Et maintenant, il faut songer à l'avenir. Quelle sera la prochaine pièce ? Vous le saurez le mois prochain et même avant...

        "Les Misérables "- Avril 1956

        V. Hugo / Dubois (O.F. 19.04)

         

        "L'Ange qu'on m'a donné" (Adaptation  J. Dajoigny, d'après le roman de A. Machard)

        - Décembre 1956 / O.F. 13.12)

        Haut de page       


1959 (Mai)

      NOS SPECTACLES

      La nécessité où se trouvent tous ceux qui sont les responsables de l'avenir de nos écoles, de se procurer les ressources indispensables, nous a du moins valu la très grande joie d'applaudir les artistes de la Troupe des Menhirs. Deux pièces étaient au programme des 22 février et Ier mars.

      Dans l'une d'elles, le "Rhinocéros", les rôles confiés aux plus jeunes dans le métier, furent excellemment interprétés par Mme Y. Renouard, M. Roquet, Michèle Dandé, Jean-Jacques Dandé et Daniel Renouard, qui tous se tireront à merveille de ce qui leur était demandé.

      Puis, les anciens, les chevronnés, emmenés par André Trémoureux et Mme Laigle firent des "Boulinard" une pièce d'un fin comique dont longtemps après on se reprenait à répéter les formules ou les phrases les plus spirituelles. Nul d'entres ces dévoués artistes ne fut inférieur à son rôle. Voulez-vous les connaître ? - C'étaient : M. Meilleray, M. Frin, M. Albert Provost, Madeleine Ducloyer et Michèle Gicquel, François Gicquel, Mme P. Moquet, Michel Massiot et Joseph Dandé de Quenairon, B. Geffray.

      Que tous reçoivent ici les félicitations que l'assistance leur a déjà apportées par ses chaleureux applaudissements. - Et nous y ajouterons l'expression de notre reconnaissance, car la Troupe des "MENHIRS", qui passe des centaines d'heures en répétition, le fait exclusivement pour venir en aide à la paroisse.

      Merci également à tous les employés bénévoles qui, du guichet de distribution des billets, en passant par la salle pour aboutir aux coulisses, forment la chaîne ininterrompue des dévouements toujours si précieux pour la bonne marche des spectacles.

      Haut de page     


1968 (Mai)

      THEÂTRE

      LE TAMPON DU CAPISTON

      (d'après la pièce Mam'zelle Culot de Jacques Bever et Alfred Vercourt)

      La troupe théâtrale "Les MENHIRS" a pris un excellent départ. Les deux séances ont fait salle comble et les spectateurs ont pu constater que l'on peut "faire encore quelque chose à LANGON".

      De nombreuses personnes auraient désiré une séance en après-midi - Cela nous a été impossible cette fois-ci. En effet nous avons été pris de court, et aucun dimanche n'est libre maintenant.

      Mais rassurez-vous "Nous remettrons ça" et nous tâcherons de faire mieux et de contenter tout le monde.

      Félicitations aux "Anciens" : Roger Frin (Cochu) - André Trémoureux (capitaine) et aux "Jeunes" : Edith Dandé (Hortense) - Jocelyne Macé (Yvonne) -  Maryvonne Jouadé (Mélanie) - Alain Macé (commandant) - Pierre Gauvin (Lormois) - Michel Szendrovics (notaire) - Jean-Yves Gauvin (Pastini) - Michel Colin (Briffoteau) - Daniel Ducloyer (Michoudard).

      Et remerciements à tous les "Sans Grades" qui ne paraissent pas mais qui "jouent bien leur rôle" : souffleur, machinistes, metteurs en scène, vendeuses, (bar, entrées, contrôle, etc..).

      Haut de page    


1968 (Décembre)

      THEÂTRE

      CRIME A L'ERMITAGE

      (Pièce en trois actes de Thareau Pierre)

      Vous l'avez constaté, vous qui avez assisté à cette représentation, la pièce policière "Crime à l'Ermitage" n'était pas facile à rendre... Dans cette pièce il n'y avait pas de grands jeux de scènes, pas de rires... tout était dans le dialogue, l'expression, le déroulement, le suspens...

      Et cela a été parfaitement rendu. C'est pourquoi je tiens à remercier toutes les actrices et les acteurs : Edith DANDE, Jacqueline BRARD, Jocelyne MACE, Huguette PANHALEUX, Monique THEBAULT, Madame Pierre MOQUET, André TREMOUREUX, Roger FRIN, Auguste MEILLERAY, Albert PROVOST, Victor ROUAUD, Jean-François RIVIERE, Jean-François LEVANT, Michel TREMOUREUX.

      Bulletin Paroissial Janvier 1969

      Haut de page


1970 (Avril)

"EN PLEIN COEUR"


1971 (21 Avril)

"J'Y SUIS, J'Y RESTE"  de Raymond Vincy et Jean Valmy

1971 (6 juinl)

"On demande un ménage"  comédie en 3 actes de Jean de Létraz  (O.F. 9 juin)

Haut de page


1972 (19 Mars)

    "Michel". de Marguerite Augustin-Bunel

    1972 (Décembre)

     "La marraine de Charley" de Maurice Ondonneau et Braudon-Thomas.


1973  

Mars : "En plein cœur" de Jean des Marchenelles - O.F.  / Photo

"Les Moineaux de Montmartre" de Jean Des Marchenelles - (24 & 30 décembre)

24 Décembre 1973 - SEANCE THEÂTRALE en SOIREE de NOËL

C'est dans une salle comble qu'à 21H00 le rideau se leva. Avec une attention remarquée, la salle suivit le spectacle et renouvela souvent ses applaudissements, bien mérités. "Ces rigolos moineaux de Montmartre nous ont bien fait rire, avec leur langage spirituel et malicieux".

Tous les interprètes, anciens et jeunes sont à féliciter. Ils le sont d'autant plus que depuis 2 mois ils préparaient ce spectacle et il a bien fallu répéter sur une scène plutôt pauvre en chaleur physique, mais riche, ô combien, en chaleur "morale". Que le metteur en scène et directeur de la Troupe, M. André Trémoureux, et tous ses collaborateurs soient remerciés !

Bulletin Paroissial Janvier 1974

DISTRIBUTION

 

RODOLPHE

PAUL

LEON

BIDASSE

Le BARON

HERCULE

VIRGINIE

AGATHE

CAROLINE

SUZON

ROSE

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Alain GOUSSIN

Jean Marie MEILLERAY

François GICQUEL

Pierre GAUVIN

Jean Paul THEBAULT

Victor ROUAULT

Marie Br. CHEVALIER

Mme Pierre MOQUET

Mme Pierre GAUVIN

Jacqueline LAURAND

Patricia ROUAULT

    Haut de page   


    1974 (24  décembre - 20H30)

    "MON ISMENIE" - Comédie en 1 acte d'Eugène Labiche

    "Les Deux Timides - Comédie en 2 actes d'Eugène Labiche


    1975 (24  décembre - 20H30)

    "Un MARIAGE AMERICAIN" - Comédie en 1 acte

    "TROIS FEMMES et UN TIERCE"- Comédie en 2 actes


1920

P.S. Il existait déjà une Salle Saint-Michel - qui donna son nom à la nouvelle Salle construite en 1938 - dont nous n'avons pas la situation dans le Bourg.

Agrandir

Quelques précisions.

Comment ai-je défini l'année de cette prestation ? Par recoupement d'après les âges de 3 intervenants. Julien Lévêque né en 1897 et Joseph Percevault né en 1899 étaient trop jeunes en 1910, sachant que Ange Meilleray, né en 1889, fit 3 années de service militaire à partir de 1911, puis les 5 années de guerre pour n'être libéré qu'en 1919. Fin 1920 Ange Meilleray partait définitivement à Caen où l'attendait un poste à la SNCF. Ces 2 soirées récréatives des 3 et 10 avril ne peuvent donc dater que de 1920.

Deux autres remarques : certainement une erreur sur le prénom du Sieur Dandé "H", Aucun Dandé de Langon, pas plus que de Derval dont ils sont originaires n'avait à cette époque un prénom commençant par cette lettre. Quant à la seule femme de la distribution, Guérin "cuisinière du colonel" elle est la seule personne dont on ne donne pas même l'initiale du prénom !

A suivre, au fur et à mesure de mes trouvailles et découvertes, les textes des différentes pièces du programme.

Agrandir

- P R O G R A M M E -

                1. La Fluxion, monologue comique..........................Eugène Houis
                2. Le Couteau, chanson de Th. Botrel......................Alfred Gicquel, Félix Désille
                3. Un Enterrement Civil, épisode militaire en 1 acte de H. Boju (Boyer?)
                            1. Personnages

            Monsieur Schneider...................J.M. Guérin

            Eugène, son fils..........................J. Provost

            Emile, jeune Alsacien................H. Coignard

            Ernest........id..............................H. Dandé

            Tambour, vieux soldat...............Jean Geffrais

          Marcel, jeune Bavarois..........Jules Provost

          Fernand........id.......................Jean Batard

          Un sergent prussien...............Jean Jouadé

          Deux soldats prussiens..........Ange Meilleray

                                                       ...Pierre Guérin


          - II -  

           

              4 - Marche des Gardes Champêtres........................Em. Delanoë, F. Macé, J. Er...,Jules Provost, H. Meilleray

              5 - Quéqu's renseignements SVP, Th. Botrel..........F. Désille et E. Houis

              6 - Ma première cigarette, monologue comique.....F. Macé

               

              7 - La Fête au colonel Gringallot maire de Vatfairfiche, opérette-farce en 1 Acte de Aug. Thibault

              Personnages                

                Le colonel Gringallot.......................................................Aug. Meilleray

                M. Laidhumeur, maître d'école........................................J. Lévêque

                Le Père Plaquabras, garde-champêtre.............................A. Gicquel

                Desflammèche; ancienne ordonance du colonel............. E. Delanoë

                La Vieille Barbe, cuisinière du colonel...........................Guérin

                Les enfants de l'école........................................................M. Siloret, M. Gicquel, etc. etc....

                Deux paysans.....................................................................J. Salmon et J. Percevault

                Autres paysans

             

              8 - La Puce, monologue comique...................................E. Houis

              9 - Marche des Facteurs.................................................A. Gicquel, J. Jouadé, A. Meilleray et J.M. Guérin

               

              10 - Hymne à l'Étendard de Jeanne d'Arc.

TEXTES de la Séance Récréative de 1920

    Hymne à l'Étendard de Jeanne d'Arc

Cette cantate a été composée en 1889  par l’abbé Marcel Laurent sur des vers  du chanoine Gustave Vié. 

    1 - Sonnez fanfares triomphales,
    Tonnez canons, battez tambours !
    Et vous, cloches des cathédrales,
    Ébranlez-vous comme au grand jour !
    En ce moment la France toute entière
    Est debout avec ses enfants
    Pour saluer, comme nous, la bannière
    De la Pucelle d’Orléans !

    R - Étendard de la délivrance,
    À la victoire il mena nos aïeux,
    À leurs enfants il prêche l’Espérance,
    Fils de ces preux, chantons comme eux,
    Fils de ces preux, chantons comme eux,
    Chantons comme eux,
    Vive Jehanne, Vive la France !

    2 - Salut à la blanche bannière
    Salut, salut aux noms bénis
    Du Christ et de Sa Sainte Mère
    Inscrits par Jehanne dans ses plis
    Par eux, jadis, elle sauva la France
    Aimons-les donc comme autrefois
    Et de nouveau consacrons l’alliance
    De notre épée avec la Croix 

    3 - Quels noms fameux tu nous rappelles,
    Drapeau sacré, toujours vainqueur !
    Patay, Beaugency, les Tourelles,
    Et Reims où tu fus à l’honneur !
    À ton aspect, que la France reprenne
    Sa vieille foi et sa vieille ardeur,
    En t’acclamant que ton peuple devienne,
    Plus généreux, plus rédempteur !

    4 - Planant au-dessus de nos têtes,
    Les grands français de tous les temps
    Réclament leur part de nos fêtes
    En s’unissant à leurs enfants !
    Les anciens francs, les preux du Moyen Âge,
    Et les braves des temps nouveaux
    À Jehanne d’Arc rendent le même hommage,
    Et lui présentent leurs drapeaux !


LA FLUXION

Monologue Grivois*

de SAINT-GILLES et P. Briollet

* Vu le qualificatif, il n'est pas certain que ce soit le bon... pour un patronage !

Mademoiselle Henriette est une belle enfant

Âgée de dix-sept ans, pas d'corset, tout's ses dents...

Des dents blanch's comm' du lait dont ell' se montre fière

Mais qui font cependant l'désespoir de sa mère

Car Henriett' ne veut pas en prendre assez de soins

En prétendant, d'ailleurs, qu'ell's n'en ont pas besoin

Et que ses petit's quenott's brillent sans l'artifice

Des rinçag's quotidiens et des eaux dentifrices...

Bref, ell' se lav' les mains, les pieds... et le restant

Mais ell' oubli' toujours de se laver les dents !

Or un jour en s'levant, ell' vit sa joue enflée...

- Qu'est cela ? - se dit-ell', déjà tout' désolée...

Ell' va trouver sa mèr' qui lui dit : Mon enfant,

C'est un' fluxion qui t'vient... ça n'est pas surprenant,

C'est toi qui l'a voulue, car cette enflure louche

Vient de ce que tu ne veux pas laver ta bouche. -

Et la maman explique avec preuve à l'appui

L'influenc' des microb's infiniment petits

Qui se log'nt sournois'ment dans l'tissu des muqueuses

Et finiss'nt par produir' des boursouflur's affreuses.

 

Or, peu de temps après, une dam' vint en passant

Voir Mad'moiselle Henriette ainsi que sa maman,

Cette dame marié' depuis six mois à peine

Possédait cependant une grosse bedaine

Ne laissant aucun dout' sur sa situation

Donnant l'signe évident de la r'population

Mademoiselle Henriette la voyant si gonflée

Lui dit : - Chère Madam' vous d'vez êtr' désolée

Mais c'est de votre faut' car à c'que dit maman

On peut éviter ça en se précautionnant.

On voit bien, croyez-le, qu'vous n'vous ête's pas lavée

Sans quoi, cett' fluxion-là n'vous s'rait pas arrivée.

 

LE COUTEAU - Théodore Botrel 1900

A chanter à deux : Alfred Gicquel & Félix Désille

    - "Pardon, Monsieur le Métayer,
    Si, de nuit, je dérange;
    Mais je voudrais bien sommeiller
    Au fond de votre grange !
    - Mon pauvre ami, la grange est pleine
    Du blé de la moisson;
    Donne-toi donc plutôt la peine
    D'entrer dans la maison !

    - "Mon bon Monsieur, je suis trop gueux;
    Qué gâchis vous ferais-je !
    Je suis pied-nus, sale et boueux !
    Et tout couvert de neige !
    - Mon pauvre ami, quitte bien vite
    Tes hardes en lambeaux;
    Pouille-moi ce tricot, de suite
    Chausse-moi ces sabots !"

    - "De tant marcher à l'abandon
    J'ai la gorge bien sèche :
    Mon bon Monsieur, baillez-moi donc
    Un grand verre d'eau fraîche !
    - L'eau ne vaut rien lorsque l'on tremble
    Le cidre... guère mieux;
    Mon bon ami, trinquons ensemble ;
    Goûte-moi ce vin vieux !"

    - "Mon bon Monsieur, on ne m'a rien
    Jeté, le long des routes;
    Je voudrais avec votre chien
    Partager deux, trois croûtes !
    - Si, depuis, ce matin, tu rôdes,
    Tu dois être affamé;
    Voici du pain, des crêpes chaudes,
    Voici du lard fumé !"

    - Chassez du coin de votre feu
    Ce rôdeur qui n'en bouge :
    Êtes-vous "blanc" ? êtes-vous "Bleu" ?
    Moi, je suis plutôt "Rouge" !
    - Qu'importe ces mots : République,
    Commune ou Royauté :
    Ne mêlons pas la Politique
    Avec la Charité !"

    Puis le Métayer s'endormit,
    La minuit étant proche...
    Alors, le vagabond sortit
    Son couteau de sa poche
    L'ouvrit, le fit luire à la flamme,
    Puis, se dressant soudain,
    Il planta sa terrible lame
    Dans... la miche de Pain !

    Au matin-jour, le gueux s'en fut,
    Sans vouloir rien entendre...
    Oubliant son couteau pointu
    Au milieu du pain tendre...

    Vous dormirez en paix, ô Riches !
    Vous et vos Capitaux,
    Lorsque les gueux auront des miches
    Où planter leurs couteaux !!!


LA PREMIERE GIGARETTE

                          Monologue comique de  Jean de Kerlecq

Dit par François Macé

J'avais quinze ans .alors profitant d'un jeudi,

Je voulus m'amuser tout un après-midi.

À cet âge on se croit déjà presque un grand homme.

Eh 1 puis, n'avais-je pas deux grains de barbe, en somme ?

 

J'allais nonchalamment, flânant en amateur,

Mais j'étais cependant tout triste et tout rêveur;

Car, vous le pensez bien, ce n'était pas très drôle.

Je n'étais pas content, n'étant pas dans mon rôle.

Quand soudain un projet me traversa l'esprit.

Incontinent, ma foi je le mis a profit.

Je m'en fus acheter deux sous de cigarettes,

Et pour un autre sol un paquet d'allumettes !...

Très fier de mes achats et content désormais,

Je pris la cigarette; aussitôt j'allumais.

Ah t quel enivrement ! Que de riches idées !

Je me sentais grandir de plus de cent coudées.

Je vis un camarade, et c'est avec mépris

Que je le regardai croquer des bonbons gris ;

Le jaloux en ferait plus d'une maladie.

Que j'étais donc heureux. Ah ! Que c'est bon la vie !

 

Soudain il me sembla que la terre tournait.

Je devenais tout pale et j'en fus stupéfait ;

Est-ce que par hasard ?... Non, ce n'est pas possible !,..

Je suis un homme, eh ! puis... j'ai l'estomac paisible...

Cependant je sentais s'ébranler le trottoir,

Et tout a coup je fus obligé de m'asseoir:

Allons I ce n'est rien, dis-je, et bientôt sans nul doute

Je pourrai m'en aller et reprendre ma route.

Pourtant l'heure avançait et je sentais toujours.

Que mon pauvre estomac demandait du secours.

Eh !  puis, vous le dirais-je ? Non loin d'une buvette,

J'avais depuis longtemps jeté ma cigarette1

Je n'étais pas si fier qu'une heure auparavant.

Je fuyais à présent le regard du passant

Mon chapeau du dimanche avait roulé par terre,

Et ma canne dormait près de moi, solitaire!

J'avais sans étiquette entr'ouvert mon gilet,

Sans souci du passant plus ou moins indiscret.

J'étais dans un état piteux et lamentable,

Eh ! puis de m'en aller je n'étais plus capable.

Comment allais-je faire ? il me fallait rentrer;

Et je n'osais chez nous ainsi me présenter;

Car je voyais déjà, dans la salle, mon père

Fixant sur ma personne un regard funéraire.

Cependant la raison me répétait cela :

« Allons, mon pauvre ami, tu ne peux rester là.

C'est ennuyeux c'est vrai; tant pis pour toi, mais diantres I

Il faudra, mon petit, que, tôt ou tard, tu rentres t »

Ayant ainsi parlé je me dressais debout :

Mais dans mon estomac je sentis un remous

Et bientôt, sur la terre, — belle d'indifférence I—

   Je déversais

  En flots épais,

Le trop plein de mon... éloquence t

 

 

 

ai

Retour